



Roxane Mbanga b. 1996
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The Outdoor Bathroom recreates a domestic environment centered on gestures of care, memory, and transmission. The installation is divided into two distinct sections, separated by a central partition: one dedicated to care rituals, the other to bathing.
The ceiling is draped with a batik fabric hand-dyed by the artist, evoking a star-filled sky. Soft light filters through the cloth, casting a dim, nocturnal atmosphere across the space. The walls, painted in deep blue, are covered with a mural of tropical vegetation—palm trees, coconut trees—drawn from the artist’s memories of outdoor showers in Ghana and Guadeloupe.
A layered soundscape fills the installation. Created in collaboration with artist Phantom Wizard, it blends field recordings collected during research trips with musical elements, including a wooden flute that weaves through the ambient sounds of night—running water, distant waves, insects.
In the care area, a raffia mat is placed on the ground alongside a stool, a chair, and a basket filled with hair products. Synthetic braiding hair—recently removed by the artist as she undid her own braids—lies on the mat. A boubou hangs from a clothesline. On the wall, a mural shows the artist in the act of unbraiding her hair, echoing moments of care and intimacy shared with women in her family.
A small radio placed on the mat plays a personal audio recording: the artist washing, singing, and tending to herself, accompanied by a neo-soul playlist. This intimate voice blends with the immersive ambient soundtrack, heightening the feeling of privacy and introspection throughout the space.
The shower area, on the other side of the partition, is hand-tiled by the artist. Yellow tiles cover the walls and floor, with spray-painted grout lines. A painted shower head is mounted on the wall, covered with a netted scrubber. A mural painted directly on the tiles depicts the artist’s nude body. On the ground, a basin of water and a plastic scoop evoke daily rituals shaped by water shortages and improvised bathing practices.
L’installation prend la forme d’un espace domestique reconstitué où se déploient des gestes de soin, de transmission et de mémoire. L’ensemble est structuré en deux parties distinctes, séparées par une cloison centrale : un espace de soin et un espace de douche.
Le plafond est entièrement recouvert d’un tissu batik réalisé par l’artiste, évoquant un ciel étoilé. La lumière, filtrée par ce tissu teinté, se diffuse doucement dans l’espace, créant une ambiance assombrie, nocturne et enveloppante. Les murs sont peints en bleu nuit et couverts d’une fresque végétale représentant une flore tropicale : cocotiers, palmiers… Ces éléments visuels s’inspirent de souvenirs personnels liés à des expériences de douche en extérieur au Ghana et en Guadeloupe.
Une composition sonore accompagne l’installation. Créée en collaboration avec l’artiste Phantom Wizard, elle mêle des enregistrements de terrain captés lors de voyages de recherche à des interventions musicales, notamment une flûte en bois qui rythme les sons de la nuit : eau, mer au loin, insectes.
Dans l’espace de soin, une natte en rafia est disposée au sol, accompagnée d’un tabouret, d’une chaise et d’un panier contenant des produits capillaires. Des mèches de cheveux synthétiques, récemment retirées par l’artiste en défaisant ses propres tresses, sont posées sur une natte en rafia. Un boubou est suspendu à une corde à linge. Sur le mur, une peinture murale montre l’artiste en train de se défaire les tresses. Par la composition de cette scène l’image fait écho aux moments de soin et de transmission partagés avec les femmes de sa famille.
Une radio posée sur la natte diffuse un enregistrement intime. On y entend l’artiste chanter, se laver, prendre soin d’elle-même, portée par une playlist de morceaux néo-soul. Ce fragment sonore, mêlé à une création audio plus immersive diffusée dans l’espace, renforce l’atmosphère d’intimité propre à l’œuvre.
L’espace de douche, de l’autre côté de la cloison, a été carrelé à la main par l'artiste. Murs et sol sont recouverts de carreaux jaunes, dont les joints sont dessinés à la bombe. Un pommeau de douche peint est fixé sur le carrelage et est recouvert d’un filet de douche. Une fresque peinte à même le carrelage représente le corps nu de l’artiste. Au sol, une bassine remplie d’eau et un récipient en plastique pour puiser l’eau convoquent les pratiques liées aux coupures d’eau et aux rituels corporels du quotidien.
L’installation peut être activée par des ateliers collectifs dans une démarche de réappropriation du regard et de mise en commun de récits corporels. Elle a notamment accueilli quatre séances de modèle vivant, durant lesquelles des femmes noires ont été invitées à dessiner ou peindre le corps de l’artiste. Ces moments partagés réactivent une mémoire collective et proposent une représentation sensible du corps noir, hors des logiques d’objectification ou de sexualisation. Le regard y devient espace de reconnaissance, de douceur, de tendresse.