
Valentina Canseco Brazil/Chile/France, b. 1985
Méduse échouée #, 2022
Fiberglass, paint
80 x 62 x 60 cm
31 1/2 x 24 3/8 x 23 5/8 in
31 1/2 x 24 3/8 x 23 5/8 in
Copyright The Artist
Les questions me pressent : pourquoi vouloir, si paradoxalement dans ce contexte, célébrer les méduses, la mer et toutl’imaginaire estival ? Peut-être pour proclamer, presque comme un psaume, que l’été...
Les questions me pressent : pourquoi vouloir, si paradoxalement dans ce contexte, célébrer les méduses, la mer et toutl’imaginaire estival ? Peut-être pour proclamer, presque comme un psaume, que l’été est notre futur à tous. Que peindrela lumière, ériger la chaleur et l’eau comme les totems de notre vie à venir n’est pas incongru. Un sujet emprunt delégèreté qui glisse finalement vers le reflet d’un nouveau monde. D’où, au centre de cela, le noir, qui revienttoujours assombrir le paysage et l’asseoir dans une réalité tellurique. Comme une plaque de pétrole, une large flaqued’eau solide où se reflète un monde en mutation : on fond nous aussi sous cette chaleur. Notre destinée est-elle celledes méduses échouées ? Peut-on, doit-on, l’embrasser ? La peindre, la sculpter, la donner à voir ? Un bancd’animaux prend place. Des méduses en résine colorée habitent le sol et annoncent l’arrivée de l’été. Une scène quirappelle une baignade insouciante, joyeuse, mais qui peut devenir inquiétante avec ces êtres si discrets etmenaçants, à la piqûre abrasive.
Pourtant, méduse, en grec, signifie qui protège. La méduse serait même un animal préhistorique ayant survécu à toutesles catastrophes climatiques, encore aujourd’hui prête à épouser notre avenir incertain. Elle évoque aussi l’image desGorgones, du fait de la ressemblance entre les cheveux serpentés des êtres mythologiques et les tentacules del’animal. Or, les Gorgones sont ces femmes féroces dont on a peur, qui vous pétrifient en un seul regard. Méduse, quantà elle, dans le mythe d’Hésiode, est double : porteuse de l’enfant du dieu de la mer, elle connaîtra un destin tragique etfinira la tête coupée. Les méduses posent donc à la fois la question de notre futur et de notre réaction face à cequi nous défie et nous terrifie (continuerons-nous de rester figés ?), et celle de la place de la femme au sein duvivant : sa puissance est-elle menace ou au contraire promesse d’une irradiation nouvelle, puissante,sublime ? »
Pourtant, méduse, en grec, signifie qui protège. La méduse serait même un animal préhistorique ayant survécu à toutesles catastrophes climatiques, encore aujourd’hui prête à épouser notre avenir incertain. Elle évoque aussi l’image desGorgones, du fait de la ressemblance entre les cheveux serpentés des êtres mythologiques et les tentacules del’animal. Or, les Gorgones sont ces femmes féroces dont on a peur, qui vous pétrifient en un seul regard. Méduse, quantà elle, dans le mythe d’Hésiode, est double : porteuse de l’enfant du dieu de la mer, elle connaîtra un destin tragique etfinira la tête coupée. Les méduses posent donc à la fois la question de notre futur et de notre réaction face à cequi nous défie et nous terrifie (continuerons-nous de rester figés ?), et celle de la place de la femme au sein duvivant : sa puissance est-elle menace ou au contraire promesse d’une irradiation nouvelle, puissante,sublime ? »