Entrelazos: Zoila Andrea Coc-Chang ⎮ Antonio Pichilla Quiancain ⎮ Risseth Yangüez Singh ⎮ Simon Vega

Reliant le corps à sa géographie et son historicité, Risseth Yangüez Singh (Panama) relève les empreintes de coraux retrouvés dans les murs du Fort à Portobello, un des ports les plus importants pour la traite transatlantique des esclaves durant la colonisation. Elle associe les formes du corail, naturellement intriquées, à celles du labyrinthe. L’artiste les retrace, non pas pour trouver une sortie, mais pour remonter à son origine telle une archéologue des traumas subis par ses ancêtres, mais aussi par ses contemporains afro-descendants.

Antonio Pichilla Quiancain (Guatemala) est un artiste maya tzutujil revendiquant le savoir-faire ancestral du tissage qui lui a été transmis par sa mère. Il adopte un langage plastique abstrait qui, tout en gardant une forte connexion à ses racines, rejoue et interroge l’équilibre interculturel de son contexte. L’artiste dispose du textile utilisé pour l’élaboration d’habits traditionnels dans une gamme chromatique représentant les différentes couleurs du maïs, élément sacré pour les mayas, très présent dans leur gastronomie. Ses œuvres ont été exposées dans des musées tels que le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, Espagne, la Tate Modern, Londres, le Denver Art Museum, Denver, États-Unis, la 11e Biennale d'art contemporain de Berlin, Berlin, 2020, le Palais de Tokyo, Paris, entre autres. Son travail fait partie de collections telles que: Denver Art Museum, USA, Museo Reina Sofia, Espagne, Tate Modern Museum, Londres, Kadist Art Foundation, San Francisco, USA, Inter-American Development Bank, Washington et Banco de España Collection, Espagne.

Autour de la tradition et des coutumes se retrouvent aussi des sentiments d’appartenance. Zoila Andrea Coc-Chang (Guatemala-Chine), nourrit son travail plastique de l'imaginaire multiculturel est-ouest qui lui est hérité. Elle nous fait découvrir, à l’œuvre de nouveaux possibles matériels et processuels, des moments d’échange culturels et spirituels. Par un travail du tissage, où différents éléments comestibles viennent s'immiscer, l’artiste évoque les liens affectifs et les récits transocéaniques noués dans un cadre intime. Parmi les musées et institutions qui ont exposé son travail, on peut citer : The Arsenal at Central Park, New York, USA, Jeffrey Deitch, New York, USA ; Lycoming College Art Gallery, Pennsylvani, USA, Museum of Fine Arts, Boston, USA, Pao Arts Center in Chinatown, Boston, USA.

Certaines rencontres entre cultures sont ressenties plutôt comme des chocs. Simón Vega (El Salvador) parodie l’affrontement et le métissage entre l’orient et l’occident. Intéressé par l’effet des ambitions politiques et économiques des pays développés, il puise dans l’histoire et l’esthétique moderniste pour les fusionner avec l’iconographie maya. Ainsi, inspiré par l’ingéniosité des pays émergents pour subvenir aux besoins technologiques face aux colonisations passées, présentes et futures, il imagine, avec beaucoup d’ironie, une conquête tropicale de l’espace. L'artiste a présenté ses oeuvres à la 55ème Biennale de Venise en Italie en 2013, à la IXème Biennale de La Havane à Cuba en 2005, au Bronx Museum à New York, au Centre Pompidou à Paris et au Musée Reina Sofía à Madrid. Ses œuvres font partie de collections de renom telles que le Pérez Art Museum of Miami (PAMM), Miami, États-Unis, El Museo del Barrio, New York, États-Unis, la Fondation Philein, Genève, Suisse, Dan & Kathryn Mikessel, Miami, États-Unis, entre autres.